Retours des professionnels sur le projet
Le CRPMEM (Comité Régional de la Pêche Maritime et des Élevages Marins) de la Réunion a invité les différents acteurs de la pêche palangrière réunionnaise à la restitution du projet ASUR. Parmis ceux-ci étaient présents des répresentants de: Reunimer, CITEB, Enez, Globice, Ifremer, Aripa, DMSOI, IRD, l'Université de la Réunion, O2PC et TAAF.
Pour les pêcheurs avec qui nous avons pu avoir des échanges, les bonnes pratiques pour la libération des requins ne sont pas prioritaires, la priorité consiste à libérer le plus rapidement possible la prise sans se mettre en danger. Ils utilisent cependant des outils confectionnés par leur soin pour couper la ligne au plus proche de l'hameçon comme des lames courbées ou lames de rasoir installées sur une perche. De la sensibilisation a été faite sur la nécessité d’une prise de conscience des conséquences de cette ligne trainante et donc du bien fondé de la mise en œuvre d’un outil qui permettrait de respecter les bonnes pratiques.
Dans ce contexte, les pêcheurs ont montré leur intérêt à tester un dispositif qui aurait des dimensions acceptables (3 - 4 kg de poids / 40 à 50 cm de longueur). Certains pêcheurs considèrent la motorisation du dispositif comme inutile mais d’autres sont intéressés pour vérifier l’intérêt des auteurs dans la capacité du “robot” à rejoindre la prise à libérer.
Pour la question du danger de la ligne lors de la libération de requins, il nous a été mentionné que les pêcheurs utilisaient de moins en moins les émerillons plombés pour cette raison mais aussi pour améliorer la saturabilité des lignes, l’absence de l’émerillon donnant plus de liberté de mouvement à l’appât à l’extrémité du bas de ligne. Pour autant, l’innovation ne s’intéresse pas exclusivement à la pêche palangrière pélagique réunionnaise et d’autres pêcheries palangrières dans l’océan mondial vont continuer à utiliser ce gréement et trouveront certainement dans l’innovation des avantages à permettre les bonnes pratiques de la libération des requins et autres animaux de la mégafaune dans des conditions de sécurité des pêcheurs.
Les pêcheurs n’ont pas montré d’attention particulière pour investir demain dans ce type de dispositif. Mais lorsque la technologie aura atteint le niveau 9 de maturité de son développement sur l’échelle TRL et que les armements témoigneront d’une réelle volonté à l’utiliser, les pêcheurs seront prêts à soutenir leurs armements. Bien évidemment ce même intérêt s’exprimera si les organisations régionales des pêches recommandent l’utilisation d’un tel dispositif.
